dimanche 18 mars 2007

Après la pluie...

Vous vous souvenez de Michel, le belge rencontré a l'aeroport de Buenos Aires qui partait dans le nord de l'Argentine pour initier des projets de théatre de rue? Et bien on est toujours en contact avec lui et il nous envoie de temps en temps ses états d'âme sur ce qu'il vit... et il se trouve que non seulement il a une jolie plume mais qu'en plus la réalité qu'il dépeint nous a touché par son réalisme ... si loin de la perception superficielle et par la mème quelque peu artificielle que nous en avons Morgan et moi. Aussi je ne résiste pas à l'envie de vous faire partager ces quelques lignes après avoir obtenu l'accord de leur auteur. C'est ça aussi le voyage: la découverte d'une autre réalité, d'autres mondes souvent moins reluisants que ce que veulent bien nous en montrer les dépliants touristiques ou les reportages télévisés édulcorés. Bonne lecture ... et bonnes réflexions les amis!

L’eau est un élément qui se trouble, qui me trouble…

Autant, quel plaisir que de la laisser glisser sur la langue, couler dans le gosier, de la boire goulûment et puis de se rincer le visage à la fontaine ( en face de chez Marie-Laure)…

S’installer une baignoire, rêver sous la douche, fredonner sous la pluie, plonger dans le lac, se laisser tourbillonner dans le torrent, faire la planche en dérive sur les vagues de la mer…

Je vois encore Pascale, Rama et Harmonie danser sous l’orage qui gronde et inonde les corps accablés de sueur à Kinshasa, avec tant de bonheur, j’entend encore les cris de joie, un moment unique ou le plaisir se fond aux éléments…

Et puis, l’eau vient du ciel, elle tombe, se grêle, se trombe, se déchaîne, s’ouragan, se cyclone… sa puissance est telle que tout petit, je me sens fétu de paille, allumette, brindille sans accroche, emporté par ce liquide furieux, je perds la respiration et me noie, je ne suis pas poisson…

En même pas 24 h, il est tombé 220ml d’eau à Resistencia et Corrientes… Il pleut comme jamais en Amazonie au Brésil, et quelques centaines de Km plus bas, le fleuve Paraña sort de son lit… L’eau s’engouffre, insinue sa boue, et qui subit ?

Les plus démunis, ceux qui possèdent des maisons de terre que la solution aqueuse fout en l’air…Ceux qui déjà n’ont rien ou si peu…

Une mère qui vit seule avec ses 7 enfants, venait juste de faire un « petit » crédit, elle s’était offert un frigo-congélateur et une cuisinière… Tout est inondé devant ses yeux et elle pleure doucement, perdue, de toutes ses larmes. Comme pour arracher cette eau salée qui brise en elle ses dernières illusions…

Ce ne sont pas les premières inondations qu’ils subissent…

A Corrientes, on a rien préparé pour se protéger… A Resistencia, on a laisser les pauvres s’installer en zone inondable…

L’être humain est-il cruel ou seulement idiot ?

Est-il parfois conscient ?

Avec le changement climatique, indéniable ici, le populo va déguster…

Revoilà la chaleur, l’eau stagnante, les moustiques, les maladies, la dengé, la mort…

C’est pas grave, même qu’on va recommencer encore et encore le même scénario.

Jusqu’où doit-on aller pour changer de comportement ?

3 commentaires:

v a v o o a dit…

premier :-)

il fait froid aujourd'hui a pekin (et toujours impossible d'ecrire avec des accents :-p)

et en rapport de votre message de aujourd'hui... on a eu de la pluie la nuit derniere. Il y a une sorte de bruillard bizarre ici et je ne vois presque pas les batiments adjacents.

Vous dormez bien dans la nature? je changerais bien avec vous pour quelques jours... il y a un chantier gigantesque juste devant ma fenetre et les 200 chinois avec leurs 200 casques jaunes travaillent nonstop 24/24... donc pendant toute la nuit j'ai un superbe bruit dans ma chambre a coucher :-p

Mo: hier j'ai mange dans un chouette restaurant indien, j'ai pris un tikka massala juste pour toi :-p

Unknown a dit…

purééeee, trop bon, le tikka massala...je vois que tu manges de bonnes choses!

v a v o o a dit…

mo et pym:
http://www.tomsjokes.com/content/famous_last_words.jpg

:-)

oui.. je mange bien :-p

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